1 Avril 2013
Jeudi 28 mars le Canada déclare se retirer de la convention sur la sécheresse de l’ONU. Cela en fait le seul pays du monde n’y participant pas.
Cette convention est destinée à lutter contre la désertification dans les pays concernés, d’Afrique et ailleurs. Signée en 1994 et ratifiée un an plus tard par Ottawa, la convention vise à améliorer la productivité des terres, à restaurer (ou conserver) les sols, à trouver la meilleure utilisation de l’eau et instaurer un développement durable dans les zones affectées. D’une façon générale : à améliorer les conditions de vie des populations touchées par la sécheresse et la désertification.
C’est donc quelques semaines avant une réunion scientifique importante prévue à ce sujet en Allemagne que John Baird, ministre des affaires étrangères recommanda au gouvernement canadien de se retirer de la convention. Les raisons données par le gouvernement canadien sont que le programme n’est que bureaucratie et non actions concrètes comme cela devait être à l’origine et qu’un tel programme ne rendait pas service aux contribuables. D'autant plus que d’après le premier ministre Stephen Harper, moins du cinquième de la somme versée par le canada servirait en réalité à l’élaboration du programme.
Mais les avis divergent car pour les partis de l'opposition, la réelle raison de ce retrait serait que le gouvernement ne veuille faire face au dérèglement climatique et donc pour Maude Barlow, présidente du conseil des Canadiens ce serait « d’éviter d’être impliqué dans tout ce qui mène à plus de preuves sur l’état de crise environnementale » dans laquelle se retrouve la planète. Le nouveau parti démocratique a aussi accusé le gouvernement de tourner le dos aux pays de l’Afrique.
La contribution annuelle du Canada était de 350 000 $ soit environ 267 800€. Cette somme représentait 3,1% du budget de la convention. Raison pour laquelle l’ONU trouve d’autant plus « regrettable » le retrait du Canada. Surtout qu’il faut savoir que le Canada est un pays sujet à la sécheresse et que 60% de ses terres cultivées sont dans des régions arides, il devrait donc être tout à fait concerné par la convention et ne pas s’en détacher.
Le plus surprenant est que l’ONU ait été mis au courant du retrait du Canada par la presse, le secrétariat de la Convention déclare avoir été officiellement informé seulement le lendemain. Aucun communiqué de presse n’a été publié par le gouvernement et si ce n’est la presse canadienne le fait n’aurait pas été connu.
Après son retrait en 2011 du protocole de Kyoto, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, le Canada semble suivre le chemin emprunté par les Etats-Unis. Jusqu’où iront-ils ?